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Astronomie et revue du télescope compact Meade ETX

Présentation de l'ETX 90

Mise à jour le 12/01/2000

  Cette page présente les modèles du Meade ETX 90 et en particulier les points forts et faibles de l'instrument.
Elle a pour vocation de vous aider à déterminer si l'ETX est fait pour vous ou pas.
 

Les modèles
Caractéristiques techniques
Points forts
Points faibles
Un instrument avec des défauts : pourquoi acheter ?
Un ETX pour qui et quel usage ?



~ Les modèles

L'ETX est un télescope américain fabriqué par Meade. Trois versions existent aujourd'hui :


1ère version : ETX 90 Classic ou ETX 90 RA

C'est la version que j'ai possèdé à l'origine. Elle bénéficie d'une motorisation en Ascension Droite (AD) à vitesse unique permettant de compenser la rotation terrestre.


2ème version: ETX 90 EC

Très similaire à l'ETX RA, l'ETX EC ajoute :

- une motorisation à 4 vitesses en AD
- une motorisation en déclinaison
- la possibilité d'ajout d'un ordinateur de pointage Autostar (12000 objets référencés avec fonctionnalité GOTO)


3ème version: ETX 125 EC

Version identique à l'ETX 90 EC mais avec un diamètre de 125 mm.


~ Caractéristiques techniques

L'ETX a les caractéristiques techniques suivantes :

Télescope de type Maksutov-Cassegrain (télescope Cassegrain pour la compacité - miroir primaire percé en son centre - et lentille de fermeture pour correction des aberrations)

Ouverture de 90 mm
Focale de 1250 mm
Rapport F/D de 13.9
Magnitude limite observable: 11.7
Pouvoir séparateur : 1.3"
Image inversée gauche-droite
Oculaire au coulant de 31.75 mm
Adapté à l'observation terrestre, astronomique et macro (rapprochée > 3.5 m)


~ Points forts


Optique de très grande qualité

Le niveau de qualité optique de l'ETX est tel qu'il est difficile de faire mieux dans ce diamètre là. L'optique est lumineuse, de résolution et constraste élevés.

Rapport qualité/prix excellent

L'ETX n'est pas le télescope le plus vendu au monde pour rien. On en a pour son argent et il reste d'un prix abordable (surtout en occasion).

Léger, facilement transportable et déplaçable

Le télescope pèse 4.6 kg, soit environ 10 kg avec un trépied robuste (à opposer aux 40 kg d'un télescope de 28 cm ou aux 67 kg d'un 35 cm). Son encombrement le rend aisément transportable dans une sacoche en bandoulière et dans n'importe quel véhicule. De plus le démontage du tube, adaptable sur un trépied photo, permet de transporter l'ensemble dans un sac à dos pour des observations terrestres.

Facile à mettre en oeuvre

Les arguments précédents font de l'ETX un instrument facile à installer pour une observation. Je n'hésite pas à le sortir même pour une session d'observation de 15 minutes.

Polyvalent

Le premier usage d'un télescope est bien souvent astronomique (seul usage pour les instruments de plus gros diamètre). Les qualités optiques de l'ETX se révèlent aussi en observations terrestres et macros (c'est à dire de près à plus de 3.5 m). L'ETX sait aussi bien vous montrer la galaxie d'Andromède à 2.4 millions d'années-lumière, qu'un oiseau à 1000 m ou le gros plan d'une tête d'un papillon posé à 4 m.


~ Points faibles


Ouverture et rapport F/D de 13.9

Ce n'est pas un réel défaut, plus un choix. L'observation planétaire est favorisée. L'observation du ciel profond se limite aux objets les plus brillants ce qui laisse quand même beaucoup de choses intéressantes à voir (Messier a trouvé ses 110 objets avec un télescope de 100 mm mais avec une optique de bien moins bonne qualité).

Dans tous les cas, l'observation visuelle ou photographique du ciel profond avec une bonne luminosité demande des instruments de diamètre et de coût sans commune mesure avec un ETX.

L'ETX n'a pas ces hautes performances mais reste capable de trouver et montrer ces objets avec une luminosité qui me convient.


Jeu dans la motorisation

Le mouvement en AD se fait parfois par accoups.


Chercheur

Le chercheur est placé trop près de l'oculaire et le nez bute dedans pour les observations avec l'oeil droit. A moins d'acheter un renvoi d'angle coudé, le chercheur est inutilisable pour les pointages près de l'étoile polaire à cause de la présence de la base.
Son alignement est une horreur et ne peut être précis.
Son champ de vue est trop faible.

Dans tous les cas, voir les solutions du chapitre Améliorations de l'ETX


Astrophotographie en longues poses

L'ETX n'est pas adapté à la photographie en longues poses : son ratio F/D élevé en fait un système "lent". De plus, les longues poses nécessitent une motorisation très précise en AD et un moyen de rattraper les erreurs de suivi ce qui n'existe pas en standard dans l'ETX RA (mais ce que j'ai ajouté au mien). Ceci n'empêche pas l'astrophotographie en projection à l'oculaire ou de courte pose.


~ Un instrument avec des défauts : pourquoi acheter ?

Malgré ces points négatifs, je n'ai pas hésité une seconde à investir dans ce matériel car je connaissais les problèmes avant l'achat et surtout toutes les solutions à apporter pour y remédier (motorisation et chercheur). Voir le chapitre Références et remerciements pour connaître mes sources d'informations.
J'étais aussi conscient des possibilités de l'instrument. Je savais que les images seraient bien meilleures qu'avec ma lunette d'initiation sans pour autant espérer l'équivalent des photographies de Hubble. Néanmoins je suis toujours émerveillé par les vues de la lune, des planètes et des objets diffus que j'observe.


~ Un ETX pour qui et quel usage ?


Un télescope fantastique pour débuter

Sa compacité le rend facile à mettre en oeuvre et à utiliser : son installation et son poids ne rebute pas le débutant. Combien de personnes investissent dans un gros télescope, payent le prix qui va avec, et ne le sortent que rarement car il est lourd, encombrant et demande une réelle préparation de l'observation. Il faut acheter un matériel que l'on utilise.
C'est une formidable plateforme d'apprentissage : il dispose en standard de tout le nécessaire (monture équatoriale, cercles de pointage, moteur en AD) pour se familiariser avec les notions essentielles et évoluer vers des observations sérieuses et de qualité.


Un télescope adapté aux sites d'observation urbains et moyens

Avoir un gros télescope ouvre l'accès à des milliers d'objets, cependant à quelques conditions près. Le site d'observation doit être adapté: peu de pollution lumineuse, peu de turbulences atmosphériques. En gros, tout ce qui manque dans ou à proximité d'une ville. La pollution lumineuse (les lampadaires, phares et panneaux publicitaires) est omniprésente et rend le ciel moins sombre.

Les turbulences atmosphériques sont accrues par les toits des bâtiments qui restituent la chaleur accumulée le jour. Dans un gros télescope, les forts grossissements sont inutilisables à cause de ces turbulences (l'image est trop instable). Le gain de qualité d'image devient trop faible par rapport à un instrument de taille moindre. Mieux vaut investir dans un petit intrument utilisé à 95 ou 100% de ses capacités, plutôt qu'un gros totalement inexploité.


Un télescope pour les itinérants et observateurs terrestres

Vous voyagez et voulez garder contact avec le ciel. Vous vous déplacez pour traquer les animaux en observations terrestres. Dans tous les cas le format compact de l'ETX fait merveille d'autant plus que le tube peut être démonté de la base et fixé sur un trépied photo.


Un bon deuxième instrument

L'ETX offre des avantages de qualité visuelle/encombrement/poids/prix qu'aucun autre télescope ne peut offrir. Cela n'enlève en rien l'envie de posséder un instrument plus gros (bien plus gros tant qu'à faire) pour accéder à des objets du ciel profond peu visibles dans des diamètres inférieurs (ou les planètes très lointaines si le site est bon).

Les qualités de l'ETX en font dans ce cas, l'instrument complémentaire de votre instrument principal. L'ETX pourra être déplacé et transporté facilement en toutes occasions et pourra être utilisé pour des sessions d'observation courtes en planètaire (là où la différence de diamètre n'apporte pas un gain énorme car les objets sont très lumineux et les turbulences limitent le grossissement). L'ETX restera votre instrument favori pour les observations terrestres et macros.

Pour ces raisons, investir dans un ETX est un bon choix, car même l'achat d'un instrument plus gros n'enlève en rien de son intérêt.


Alors ETX ou pas ?

En résumé, je dirais

oui si vous êtes débutant
oui si vous avez besoin de portabilité (transport et/ou installation)
oui si vous êtes limité par le budget
oui si vous êtes limité par un site d'observation moyen
oui si vous avez envie d'observations terrestres et/ou macros

non si vous avez un budget élevé : prenez plus grand mais soyez sûr que vous utiliserez ce télescope
non si vous souhaitez pratiquer l'astrophotographie en longue pose
non si vous avez envie de vous consacrer à l'observation du ciel profond avec le maximum de qualité possible (mais à condition de prévoir le budget qui va avec l'achat d'un gros diamètre)

Dans ce dernier cas, une alternative est représentée par les télescopes de type Dobson. Ils sont adaptés à l'observation visuelle et non photographique du ciel profond (faute de monture appropriée). Le principe de ces télescopes Newton est d'offrir un gros diamètre à un prix attractif. Pour cela des concessions sont faites : la construction reste simple pour ne pas dire basique, le miroir compense une qualité correcte mais pas exceptionnelle par sa taille. Ce que l'on gagne en diamètre, on le perd ailleurs.

La construction basique se traduit par un équipement faible, par exemple absence de monture équatoriale permettant de suivre les axes (donc pas de photographie en longue pose). De plus la taille de l'instrument n'est pas négligeable. Il est toujours possible de trouver des solutions paliatives et d'équiper un Dobson, mais rendant dès lors le prix beaucoup moins compétitif.

Je reste persuadé que l'achat d'un Dobson de "faible" diamètre (20 cm) est une erreur. Le prix est proche de celui de l'ETX. L'ETX compense largement son plus faible diamètre par une optique irréprochable et un équipement complet, le tout pour une portabilité sans défaut. Pour vous faire une idée, allez visiter le site de Mike Weasner pour des témoignages Dobson/ETX (site en anglais).

L'avis exprimé ci-dessus n'engage que moi. Pour moi le débat se situe plus haut : faut-il acheter une télescope Cassegrain de 25 cm ou un Dobson piloté par ordinateur (pour le suivi des astres) de 35 cm au même prix ? Pour observer le ciel profond uniquement en visuel, va pour le Dobson, pour la photographie le Cassegrain est plus polyvalent.

Gardez à l'esprit que pour avoir un réel résultat visuel sur le ciel profond, il faut un très gros diamètre, avec un prix conséquent dans tous les cas.

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