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Astronomie et revue du télescope compact Meade ETX

Observations

Mise à jour le 14/03/2000

  Cette page a pour vocation de décrire les observations réalisables avec un Etx.
 

Observations terrestres
Observations macros
Conditions et préparation
Astronomie planétaire
Ciel profond et étoiles
Satellites artificiels



~ Observations terrestres

Ces observations se font en mode azimutal. Attention l'image est inversée gauche-droite. Vous pouvez utiliser un redresseur terrestre si cela vous gêne. C'est un gadget que je ne trouve pas très bon marché pour le service rendu. De plus, ajouter des lentilles/miroir supplémentaires sur le chemin des rayons lumineux diminue la luminosité. A vous de voir.


Avions

C'est un bon entraînement pour préparer l'observation des satellites artificiels. J'observe à 48x et j'utilise les contrôles lents pour le suivi. Il faut une bonne coordination pour obtenir un résultat. La première étape est de faire le focus. Commencez avec un avion lointain. Centrez l'avion dans le champ et faites le focus. Anticipez le mouvement de l'avion et verrouillez les contrôles lents. Utilisez une main sur chacun des contrôles pour remettre l'avion dans le champ. Puis tournez les contrôles à vitesse constante pour suivre l'avion. Si vous perdez l'avion, il est toujours possible de remonter la traînée qu'il laisse derrière lui (ce sera plus difficile avec un satellite artificiel qui n'a pas de traînée).


Oiseaux

J'ai observé pas mal d'oiseaux: tourterelles, grues, oies sauvages, buses, merles, hirondelles, pies, corbeaux, etc...

- en vol (ce n'est pas facile, uniquement à faible grossissement)
- posé (très sympa, permet les gros plans et l'observation de nombreux détails)
- au nid (encore plus sympa : assistez à la bectée des oisillons)


~ Observations macros

Ces observations se font en mode azimutal à 4-5 mètres.


Insectes

Mes observations : abeilles, mouches, moustiques, cousins et papillons en très gros plan (exemple: tête de papillon en train de butiner à 303x).


Petits animaux

Vers luisant de nuit, tétards dans une mare, araignées.


~ Conditions et préparation


Conseils

Mettez l'ETX dehors 1/2 heure avant l'observation afin que la température de l'air à l'intérieur du tube se stabilise. Sinon des remous se produisent et rendent l'image instable.

Evitez si possible les zones de turbulences atmosphériques où des objets restituent de la chaleur (toits, moteur de véhicule, etc). L'image est là aussi instable. Les rayons lumineux des observations près de l'horizon traversent une couche d'air plus instable et sont plus déformés qu'au zénith.

Pour l'observation du ciel profond, laissez vos yeux s'adapter à l'obscurité pour les sensibiliser aux faibles luminosités des objets diffus. Vos yeux ne sont pas totalement adaptés avant d'avoir passé 15 minutes dans l'obscurité sans être éblouis. Pendant l'observation, utilisez pour vous éclairer une lampe de poche avec un filtre rouge (un morceau de chemise plastique par exemple). La lumière rouge n'affecte pas votre vision.

Certains objets du ciel profond sont tellement faibles (à la limite des possibilités de l'instrument) que vous les verrez plus distinctement en vision décalée. En effet la périphérie de l'oeil est plus sensible à la luminosité (et moins aux couleurs) que la partie centrale. Pour utiliser cette partie de l'oeil, ne fixez pas l'objet en face mais observez légèrement à côté. En observant successivement à gauche et à droite en passant par le centre par exemple, il est même possible de faire "clignoter" l'objet pour mieux détecter sa présence.

Ne comptez pas faire de bonnes observations d'objets diffus en présence de la lune. Elle vous éblouit et éclaire trop le ciel. C'est plutôt l'occasion de l'observer et de faire du planétaire.

N'hésitez pas à vous munir d'un atlas du ciel pour vous guider comme l'atlas Cambridge 2000.

Ne regardez pas, observez ! Vous serez surpris du nombre de détails que vous verrez apparaître si vous prenez le temps d'observer un astre. Plus vous passerez de temps, plus votre oeil deviendra précis. Il y a un gouffre entre regarder un astre 15 secondes et l'observer 15 minutes. Vous serez réellement récompensé d'avoir cette patience. J'ai réalisé l'expérience avec la lune. J'étais en train d'observer un grand cratère près d'une plaine. La plaine me semblait plate et vide. Au bout de 30 secondes, alors que mon oeil passait d'un détail à l'autre, j'ai eu l'impression de voir apparaître de petits cratères dans la plaine. J'ai continué à observer d'autres détails puis je suis revenu à cette plaine. Les petits cratères étaient devenus bien nets et visibles. D'autres petits cratères commençaient tout juste à être perceptibles. En 10 minutes d'observation, j'ai découvert que la plaine était bien loin d'être vide et que les cratères étaient nombreux et détaillés.

N'oubliez pas : plus vous passez de temps à observer, plus le nombre de détails visibles est grand.


Mon site d'observation

J'observe principalement en milieu urbain dans la banlieue immédiate de Bordeaux. Bien qu'en ville, j'ai la chance dans mon jardin d'être protégé des agressions lumineuses directes (lampadaires, phares des voitures, etc). Ceci me permet d'avoir un ciel relativement noir pour un milieu urbain (tout est relatif quand même). Je suis limité aux objets de magnitude inférieure à 10 quand les conditions sont bonnes. Ceci ne m'empêche pas de réaliser des observations du ciel profond.

J'ai aussi l'occasion de faire des observations en rase campagne. Je transporte mon ETX dans des sites favorables dès que la situation se présente. C'est là que l'on comprend tout l'intérêt d'un télescope compact et transportable.


~ Astronomie planétaire


Le soleil

Vous devez impérativement protéger votre chercheur si vous ne voulez pas le détruire par la chaleur. Pour ma part, j'ai utilisé une boîte de pellicule photo par dessus avant de trouver une autre solution en fabriquant un filtre solaire spécifique (une feuille de filtre solaire en polymère spécial avec une bague en carton adaptée au chercheur).
Vous ne devez pas observer le soleil par projection avec l'ETX : la chaleur dans le tube est trop importante et les colles fondent. Seules les lunettes avec des lentilles non collées peuvent se permettrent ce genre de chose. Gare aussi aux oculaires avec des lentilles collées.

La seule solution convenable est d'utiliser un filtre solaire à l'ouverture. Reportez-vous au paragraphe Filtres solaires.

Dans tous les cas, n'oubliez jamais les précautions d'usage avant d'observer le soleil. C'est un astre dangereux qui peut vous rendre aveugle sans les protections adéquates. N'utilisez pas un matériel dont vous ne connaissez pas les limites d'utilisation.

Une fois que vous avez ce qu'il faut et que vous utilisez le matériel dans les conditions prévues, les observations peuvent commencer.

En dehors des éclipses totales (j'ai vu celle du 11/08/1999 en France) qui présentent un des spectacles les plus fabuleux à voir, le soleil permet l'observation des tâches solaires et de leur évolution au fil des jours. Les tâches solaires sont des zones sombres, "froides" (2000 degrés de moins que le reste de la surface du soleil) et de fort magnétisme.

En observant suffisament longtemps, vous pourrez aussi observer des zones plus claires et fines (je présume des zones plus chaudes).


La lune

C'est un astre facile à observer et superbe. Il est un peu comme notre soleil : à force de le voir très souvent, on en vient à l'oublier. C'est un tort. Contrairement à ce que vous pourriez penser, le meilleur moment pour observer la lune n'est pas lorsqu'elle est pleine. En effet l'éclairage de face par le soleil écrase tous les reliefs et ne permet de distinguer que les différences de teintes. Lorsque la lune est partielle, les ombres près du terminateur (la ligne séparant la lumière de l'ombre) sont rasantes et de grande taille. Cela facilite la perception du relief et donne une sensation de 3D.

Déjà à 48x, la vue de la lune est superbe. La lune occupe tout le champ de vision. Utiliser un faible grossissement permet d'avoir une image d'une grande finesse et très contrastée. Cependant la luminosité est parfois si forte qu'il est difficile d'observer. Une solution simple de filtre lunaire peut être réalisée.

A fort grossissement (178x dans mon cas), la luminosité est confortable et vous pourrez observer beaucoup de détails : les pitons rocheux qui émergent de l'ombre alors que leur base n'est pas encore visible, le cratère Petavius avec son canal qui relie le piton au bord du cratère, les petits cratères qui se détaillent progressivement.


Vénus

Il n'y a aucun problème pour repérer cet astre brillant avant le coucher de soleil ou juste avant son lever, et lui appliquer de forts grossissements. Tout l'intérêt de son observation réside dans ses phases (comme notre lune) qui vont du mince croissant à la quasi-pleine Vénus. Par contre ne comptez pas voir d'autres détails qu'une surface blanchâtre (la couche nuageuse dense de son atmosphère).


Mars

L'observation de Mars est réellement intéressante lorsque la planète est en opposition c'est à dire lorsque la distance Terre-Mars est minimale. Dans ces conditions, vous verrez à fort grossissement un disque orangé et vous pourrez voir les zones sombres de sa surface si l'atmosphère est suffisament stable. Pour ma part, je n'ai pas réussi à voir la calotte blanche de glace au pôle lorsque c'est l'hiver sur Mars.


Jupiter

Jupiter est facile à observer. La planète est très brillante, de bonne taille et 4 satellites apparaîssent comme des petits points brillants très nets. Trois bandes colorées à la surface de la planète sont aisément visibles, cependant les couleurs de la planète sont globalement pâles. Ne vous attendez pas à voir les bandes visibles et bien colorées des photographies de Hubble. Malgré cela, quel plaisir ! Mon site étant pollué avec parfois de fortes turbulences, ma première observation à 178x a été décevante : image totalement floue et instable. J'ai observé par une nuit plus claire, calme avec Jupiter haute sur l'horizon pour enfin profiter pleinement de la vue et des détails. L'image à 48x reste toujours fantastique : fine, claire et nette.
Depuis j'ai observé Jupiter de nombreuses fois. En y passant le temps et avec des conditions correctes j'ai réussi à voir 5 bandes. A la campagne, j'ai aussi observé le transit des ombres d'Europe (pas facile) et de Ganymède (plus facile) sur la planète. L'ombre de Ganymède était bien visible, parfaitement ronde et nette. Un vrai régal.
En consultant les éphémérides j'ai pu connaître la période de passage de la Grande Tâche Rouge. Sans filtre, elle apparaît comme une tâche très pâle qui introduit une rupture dans une des bandes de Jupiter.


Saturne

L'observation de Saturne est plus difficile que celle de Jupiter. La planète est moins brillante et sa taille apparente est plus faible. Même dans de mauvaises conditions d'observation (planète basse sur l'horizon et site pollué) l'anneau à 48x est clairement visible, bien séparé de la planète. A ma première observation, grossir à 178x n'était pas envisageable sans une dégradation de la qualité. J'ai attendu de meilleures conditions pour obtenir une image nette à 178x. J'ai alors bien vu l'ombre de la planète sur les anneaux, et en prenant le temps d'observer, la division de Cassini. Les parties A et B de l'anneau sont très facilement visibles, et A, B et C quand les conditions sont bonnes. J'observe mieux ces détails en n'ayant pas l'oeil collé à l'oculaire mais plutôt en avancant et en reculant ma tête pour trouver la position idéale. Dans de très bonnes conditions, j'ai réussi à voir une bande sur la planète.


Mercure

Je n'ai pas encore observé Mercure et ses phases.


Uranus et Neptune

Je n'ai pas encore observé Uranus, ni Neptune.


Pluton

Je ne pense pas que Pluton soit observable avec un ETX à cause de sa magnitude élevée supérieure à 11.3.


Astéroïdes

Certains astéroïdes ont une magnitude atteignable avec un ETX. Il faut observer l'endroit où ils sont plusieurs soirs d'affilée pour détecter "l'étoile qui se déplace". Je n'ai pas encore observé ce phénomène.


~ Ciel profond et étoiles

La liste suivante est loin d'être exhaustive pour la simple raison que je ne la mets pas à jour souvent (désolé !).
Cependant elle représente les objets les plus accessibles à notre télescope fétiche.


Amas ouverts

M11 Le Canard sauvage dans l'Ecu
M45 Les pléiades dans le Taureau
Les Hyades dans le Taureau
M41 dans le Grand Chien
M35 dans les Gémeaux
M36 dans le Cocher
Double amas de Persée


Amas globulaires

M13 dans Hercule
M92 dans Hercule
M15 dans Pégase


Nébuleuses

M27 Le trognon de pomme ou nébuleuse Dumbbell
M57 L'anneau de la Lyre
M42 La grande nébuleuse d'Orion


Galaxies

M31 La galaxie d'Andromède


Etoiles

L'intérêt réside dans la couleur des étoiles qui varie du blanc bleuté au rouge. Les étoiles apparaissent comme des points lumineux entourés de cercles de diffraction. Leur distance énorme ne laisse pas apparaître de taille apparente, même à des grossissements élevés. Jouer sur la mise au point permet de faire varier la taille des cercles de diffraction et de mieux visualiser les couleurs. C'est aussi un bon test optique. Par turbulences faibles les cercles doivent être bien ronds. Si c'est le cas, votre optique est bien réglée. Les jours de turbulences, les cercles ne seront pas nets. De même si vous n'avez pas laissé la température de l'air à l'intérieur du tube s'équilibrer avec celle de l'extérieur.


Etoiles doubles

Les étoiles doubles (voire triples) sont des étoiles proches les unes des autres (réellement ou par perspective). Le challenge est de distinguer, de séparer les deux composantes de l'étoile double. Cela dépend de la distance apparente entre les deux étoiles et de la différence d'éclat (plus elle est élevée, plus c'est difficile). Lorque l'on n'arrive pas à séparer les étoiles, l'étoile double apparaît comme une seule étoile ou comme une étoile allongée, ovale. La limite d'un instrument (ou de l'oeil plus simplement) permettant de séparer des étoiles doubles est appelée "pouvoir séparateur". L'ETX a un pouvoir séparateur de 1.3 secondes d'arc ce qui signifie que l'ETX ne peut pas séparer des étoiles dont la distance apparente est inférieure à cette valeur.

Mizar et Alcor constituent une étoile double visible à l'oeil nu dans la constellation de la Grande Ourse. C'est l'avant dernière étoile de la queue. Mizar, la plus brillante, est elle-même une étoile double qui nécessite un instrument pour être séparée. Avec l'ETX, ce triple apparaît déjà à 48x. C'est une proie facile pour débuter.

Epsilon Lyra est beaucoup plus difficile dans la constellation de la Lyre. C'est une double double, c''est à dire une étoile double dont les deux composantes sont elles-mêmes des étoiles doubles. L'observation est sympathique mais demande un fort grossissement (178x dans mon cas).

Castor est aussi un beau couple de même couleur dans la constellation des Gémeaux. L'observation demande un fort grossissement (178x dans mon cas).

Albireo dans le Cygne est aussi une étoile double bien connue pour son duo de couleurs orange et bleue.

L'intérêt des étoiles doubles est d'observer des couples de couleurs différentes et surtout d'arriver à séparer des étoiles à la limite de son instrument, ce qui est une performance.


~ Satellites artificiels


Satellites communs

Ces observations se font en mode azimutal. Ces satellites sont des restes de fusées, des satellites d'observation ou de communication ou encore des stations habitées.
Il passe en moyenne un satellite artificiel dans le ciel toutes les 15-20 minutes. J'obtiens la prédiction de passage par le site web Heavens Above. Il m'est arrivé deux fois de voir un satellite artificiel traverser le champ de l'oculaire alors que j'observais un astre. J'ai réussi à observer un satellite (MIR) pendant 5 secondes. La difficulté est liée à la vitesse du satellite qui traverse le ciel en 5-10 minutes. J'ai fait le suivi en manuel, mais le résultat n'était pas satisfaisant faute d'une image stable.
Le satellite le plus facile à observer de part sa taille et son éclat est l'ISS, la station internationale. Elle n'est "qu'à 400 kms" d'altitude.

L'observation demande une réelle préparation : connaissance de la trajectoire et du moment d'apparition pour anticiper l'observation. Malheureusement, je ne pense pas qu'en manuel ce soit faisable.
Sachez que l'ETX EC intègre en standard cette possibilité de suivi de satellite artificiels.


Flashs d'Iridium

Les Iridiums sont des satellites de téléphonie mobile équipés de panneaux solaires grands comme une porte. Il arrive que le soleil se réfléchisse dans ces panneaux ce qui occasionne l'apparition d'un "flash" très lumineux au sol. Cet éclair est tellement lumineux qu'il peut être observé de jour. J'en ai observé à l'oeil nu de nuit. C'est assez amusant de voir que l'évènement est au rendez-vous comme prédit par le site Heavens Above.

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